Peux-tu nous parler de toi et de ton univers en quelques mots ?
J’écris des chansons. Avec des influences musicales diverses, folk, swing, reggae, rock ! Mes textes portent, eux, l’héritage de la chanson française. Je distingue nettement les influences musicales de l’écriture. Pour faire mes chansons, je pars d’une phrase, d’une mélodie ou d’une expression, et je déroule le fil. Parisien vivant à Berlin depuis dix ans, j’écris en français ou en allemand, selon l’idée qui vient.
D’où te vient cette passion pour ton activité ?
«Ce sont ces possibilités infinies de raconter des histoires qui me fascinent.»
Je suis fasciné par le processus de l’écriture. En ce qui me concerne, j’accumule des impressions et l’écriture vient d’un coup. En condensé. C’est une forme courte, intense, un souffle. Un texte poétique mis en musique, avec des thèmes variés, inspirés du quotidien ou de sentiments. Ce sont ces possibilités infinies de raconter des histoires qui me fascinent.
Brassens disait qu’une chanson était la rencontre entre le texte et la musique, sa précision poétique est une référence pour moi. Gainsbourg pour la créativité musicale. Bob Dylan pour la façon de faire sonner les mots et Paolo Conte pour la musicalité, son jazz, son swing.
Je passe mon temps à écouter de la musique mais suis particulièrement sensible à la sonorité de la voix en général. Une voix, en elle-même, raconte déjà une histoire.
Quelle est la personne qui t’a le plus marqué professionnellement ?
Tout est parti de la guitare ! C’est grâce à cet instrument que j’ai découvert qu’on pouvait chanter, écrire, composer. La guitare m’a permis d’exprimer des choses grâce à mes chansons.
Plus récemment, j’ai participé à des ateliers d’écriture organisés par Voix du Sud et ça été une expérience très marquante. J’y ai rencontré Marc Estève, auteur de chansons, qui m’a donné des pistes pour progresser. Il m’a aidé à prendre conscience de ma propre écriture en posant un regard sur mon travail. C’était super de profiter de son expérience, lui qui a écrit pour Henri Salvador, Juliette Gréco et tant d’autres.
Sur quel(s) projet(s) travailles-tu en ce moment ?
Je viens de sortir mon 2ème album, qui s’intitule Paris Berlin ! On est en pleine tournée de sortie d’album avec des dates en Suisse, en France, en Allemagne, etc.
Un métier que tu aurais aimé faire ?
Pour l’instant, je fais ce que j’aime, je ne peux pas m’imaginer faire autre chose ! Quand on est musicien, on fait d’ailleurs plusieurs métiers : auteur, compositeur, interprète… C’est ce qui rend cette activité passionnante ! On est en permanence dans la création : des nouvelles mélodies, des idées de textes… C’est un renouvellement permanent.
Un artiste à nous faire découvrir ?
Ulrike Jensen, une illustratrice berlinoise. Elle a réalisé le livret de l’album Paris Berlin. On travaille tous les deux autour de la ville, un sujet qui m’inspire et Ulrike le retranscrit de manière poétique.
Un morceau que tu écoutes en ce moment ?
J’écoute énormément de musique donc difficile d’en citer un en particulier. Un morceau que j’aime beaucoup et qui me fait du bien à chaque fois, est Sodade, de Césaria Evora. Dans ce morceau, elle a réussi à réunir chaleur et nostalgie.
Une anecdote à nous raconter ?
Lorsque j’ai écrit mon morceau Berlin, je l’ai fait écouter à un restaurateur à côté de chez moi. Le morceau lui a tellement plu qu’il l’a passé tous les matins en ouvrant son restaurant, directement sur la Warschauer Straße. Les enceintes donnaient directement sur le trottoir ! Des copains passant par là me disaient « J’ai encore entendu ton morceau ce matin dans la rue ! ».
Une passion particulière ?
Au risque de me répéter… la poésie ! J’en lis quotidiennement, peut-être une demi-heure par jour. De la poésie classique surtout. J’aime découvrir comment un poète travaille avec la forme du texte.
J’apprécie beaucoup la poésie de Baudelaire. Quand je lis ses poèmes, je vois des couleurs, des tableaux. Un poème est un format court, une forme d’art à part entière, comme une chanson. Pour certaines personnes, la poésie semble aride. Mise en musique, le texte leur parle plus. Dans mon cas, quand je lis de la poésie, les évocations sont instantanées, directes.
Quelle personnalité nous recommandes-tu de rencontrer pour 10point15 ?
Florent Chaintiou, un passionné de musique, qui organise une jam session légendaire à Berlin, la New Standard Jam Session. Il a un label, est par ailleurs ingénieur du son et organisateur de concerts.
Et Christophe Schrag, journaliste défricheur de talents sur la radio Fritz unsigned. Il m’a invité à la radio à mes débuts. Il fait un travail de recherche incroyable, il est constamment à l’écoute. Dimanche prochain, je passerai à nouveau à l’antenne ! Avant moi, il interviewera Kiddo Kat qui a fait le buzz avec une vidéo de reprise de Kiss de Prince dans le métro de Francfort.