Peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire comment est née “Lilimarche” ?
Je suis auteur, compositrice, chanteuse et musicienne. Je travaille actuellement sur la sortie de mon deuxième EP de chanson française sous le nom de Lilimarche, mais dans la vie de tous les jours, je m’appelle Leslie Bourdin… un peu moins glamour ! J’aurais adoré avoir un nom qui claque et auquel tu n’as qu’à rajouter “EN CONCERT” (rires).
«Une musique qui ferait pleurer et danser.»
De tournées en hôtels, d’aéroports en salles de concerts, j’ai mûri un projet secret. Celui de proposer de la chanson française captivante, moderne, avec des textes de qualité, pas trop premier degré. Une musique qui ferait pleurer et danser. C’est pour cela que j’ai imaginé Lilimarche, un personnage qui aurait la sensibilité de Barbara, la nonchalance de Niagara, la fraicheur d’Elli et Jacno, et la frange de Françoise Hardy ! Il me fallait un surnom et je n’ai jamais pensé à un autre que Lilimarche. C’est le nom d’un personnage tiré d’un bouquin que l’on me lisait lorsque j’étais petite.
D’où vient ta passion pour la musique ?
Mes premiers instants avec la musique, on me les a racontés. À deux ans et demi, mes parents m’ont offert un tout petit piano. C’est avec lui que tout a commencé, semble-t-il, car je reproduisais les mélodies que j’entendais à la radio. À six ans, je suis entrée au conservatoire et en suis ressortie vingt ans plus tard. Au lycée, mes horaires étaient aménagés avec le conservatoire de Paris. Une fois que j’ai eu mon bac, j’ai été embarquée en tournée, alors que je préparais en même temps mon prix de solfège. Le chant et le piano sont au cœur de ma pratique artistique, mais je joue de divers instruments tels que l’accordéon, la guitare, la basse, la flûte…
Tu as collaboré avec des artistes comme Yannick Noah, Louis Bertignac, Raphael, et plus récemment Grand Corps Malade. Peux-tu nous parler de ta rencontre avec ce dernier ?
J’ai rencontré Grand Corps Malade il y a deux ans. Pour sa nouvelle tournée , il avait besoin d’une chanteuse qui puisse faire un duo avec lui pour interpréter son single “Te Manquer” avec Sandra Nkaké, pour jouer du piano, des claviers, de l’accordéon … Par chance j’avais ces compétences et après deux répétitions, il m’a rapidement proposé de le suivre en tournée. Cent soixante concerts sur deux ans, dans toute la France, le Québec, la Belgique, la Suisse; d’ailleurs la tournée va bientôt se terminer, en décembre prochain. C’est ma plus grosse expérience à ce jour. J’ai adoré ces moments, on se marre beaucoup et le spectacle rencontre un grand succès.
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Il y a une telle diversité de choses et de gens qui m’inspirent.
Si je devais ne citer qu’une seule personne, ce serait Barbara; pas seulement la Barbara des chansons, mais aussi la femme qu’elle était. C’est une des personnes les plus drôles que j’aie entendue en interview, pourtant quand tu écoutes sa musique, tu ne t’attends pas forcément à ça. C’était une femme hallucinante, spirituelle, sensible, très empathique… En concert, elle avait toujours un mot gentil pour l’accordeur, par exemple.
Plus généralement, je suis très influencée par la chanson française : Renaud, Higelin, Reggiani, autrement dit les chanteurs à texte.
Sur quels projets travailles-tu en ce moment ?
Je bosse sur mon deuxième EP, “Chansons Polaroid”, dont la sortie est prévue pour janvier 2016. Le clip “Amour d’été” en est le premier extrait. Je prépare aussi un clip en animation sur l’une des chansons de cet EP.
J’ai deux concerts prévus avant Noël à Paris, le 30 octobre et le 22 décembre à la Scène du Canal, quai de Jemmapes, et je suis en train de monter une tournée pour le printemps 2016.
Y-a-t-il une personne qui t’a particulièrement marquée ou influencée professionnellement ?
Martine, la professeur de piano que j’ai eu de 6 à 16 ans. Pourtant, nous avons perdu contact il y a des années. C’est une puriste, et je crois que j’ai toujours eu peur de la décevoir en faisant de la musique actuelle. Au fond, je sais qu’elle serait très heureuse de savoir que je suis musicienne aujourd’hui. J’ai été hantée par le souvenir de son parfum pendant longtemps. Un jour, j’ai même suivi quelqu’un dans le métro qui sentait comme elle.
J’ai fini par retrouver le nom de son parfum et m’en suis acheté un flacon. Aujourd’hui encore, dès que j’ai une audition ou quelque chose d’un peu impressionnant à faire, j’en mets une goutte et j’ai l’impression d’être enveloppée d’une aura réconfortante.
Quel morceau écoutes-tu en ce moment ?
L’amour à la plage de Niagara… maintenant que les jours raccourcissent, pour que l’été dure encore !
As-tu un artiste coup de cœur à nous faire découvrir ?
J’ai acheté un tableau à un artiste peintre Syrien qui s’appelle Omar Ibrahim. J’ai découvert son travail tout à fait par hasard, en buvant un café dans la pâtisserie d’une copine. Un voisin à elle est venu nous rejoindre, il exposait les œuvres de cet artiste et nous a proposé de venir les voir. J’ai immédiatement été séduite par son univers artistique.
Omar Ibrahim, que j’ai eu la chance de rencontrer, a une histoire très forte qui imprègne chacune de ses toiles. Il vient de s’installer en France, et son travail, pourtant poétique et empreint d’espoir, fait écho au drame de la situation syrienne, et à sa quête personnelle d’un foyer. Je conseille à tout le monde de découvrir ses peintures sans plus tarder, ses toiles s’arrachent déjà au triple de leur prix initial.
As-tu une anecdote à nous raconter ?
Il y a quelque temps, Grand Corps Malade m’a demandé de composer une musique pour Renaud, à qui il avait proposé de collaborer pour son nouvel album. Rien n’était sûr et j’avais seulement 24 heures pour proposer quelque chose. À ma plus grande joie, la musique a plu à Renaud, et l’on pourra l’entendre sur la chanson “Ta batterie” qui sortira le 23 octobre prochain. C’était incroyable et très intense de composer une musique à partir d’un texte écrit par l’une de mes idoles. J’en garderai un souvenir incroyable.
Qui nous recommanderais-tu d’interviewer pour 10point15 ?
Un musicien qui s’appelle Flawd, de son vrai nom Florent Mateo. C’est l’un des membres des 3somesisters – un groupe génial -, et en parallèle, il vient sortir son projet électro. Flawd a un univers visuel très riche, j’aime beaucoup sa musique, j’adore son EP qui s’appelle Rift 1, et il sera d’ailleurs en première partie de Lilimarche le 30 octobre prochain.
